Élevage de canard en plein air : les bonnes pratiques et astuces

Élevage de canard en plein air : les bonnes pratiques et astuces

Nous vous (ré)expliquons ici pourquoi nous faisons le choix de l’élevage plein air.

Cette année, pour la première fois, nous sommes contraints de maintenir nos canards dans des bâtiments pour, nous dit-on, les protéger de la grippe aviaire.
Ce non-sens va à l’encontre de nos principes, de nos valeurs, de notre mode de production que nous voulons respectueux de l’environnement et du bien-être animal. On nous ampute de notre bon sens paysan.

Élever en plein air, c'est respecter le vivant

En tant que producteur de canard du Sud ouest, nous avons le souci du travail bien fait. Pour nous, pour nos canards mais aussi pour vous, consommateur. Et le plein air impose le respect du vivant à chaque étape :

  • Nous faisons attention au bien-être de nos animaux d’élevage et prenons en compte leur sensibilité, leurs besoins physiologiques et comportementaux. Un canard est fait pour vivre dehors, se nourrir de ce qu’il trouve dans les prairies, déployer ses ailes dans un espace non restreint. 
  • Le bien-être de l’éleveur est important aussi, tant dans ses conditions de travail que dans le lien qu’il entretient avec ses animaux et l’environnement qui l’entoure
  • Votre santé à vous, citoyens, nous importe autant que la nôtre et nous faisons tout pour rendre accessible de la nourriture de qualité. La qualité de la viande dépend surtout de la qualité de l’élevage. En évoluant dans les prairies, en extérieur, les canards font de l’exercice, développent leurs muscles, se nourrissent d’herbe et d’éléments présents dans le sol. La viande est plus gouteuse, mais aussi naturellement riche en « bon gras ». En effet, l’un des intérêts nutritionnels des viandes consiste en leur apport en acides gras polyinsaturés. On sait aujourd’hui que leur présence dans la viande est favorisée par l’ingestion d’herbe par l’animal.

Des canards plein air pour une agriculture durable

L’élevage plein air s’inscrit dans une démarche cohérente soucieuse de la préservation de l’environnement et d’un développement durable

  • Nos surfaces agricoles sont diversifiées, entre cultures pour l’alimentation des canards et prairies dans lesquelles ils peuvent gambader.
  • Les éléments naturels tels que les haies, ruisseaux, bosquets… sont tout aussi importants car ils apportent de l’ombre, de la fraicheur et tout l’écosystème dont profitent les animaux pour se sentir bien et trouver ce dont ils ont besoin dans l’environnement naturel. Y compris d’ailleurs les agents pathogènes qui leur permettent de fortifier leur système immunitaire.
  • En étant à l’extérieur, les animaux assurent une fertilisation naturelle du sol via leurs déjections. La liaison au sol et le cycle du vivant sont respectés. Le bon sens paysan !


L’arrêt du plein air pour combattre la grippe aviaire : est-ce vraiment la solution ?

Avec toutes ces conséquences positives, les bienfaits du plein air pour les animaux d’élevage semblent donc acquis. D’autant plus à l’heure où l’on prône l’agriculture biologique, le respect de l’environnement et du bien-être animal.

La grippe aviaire et la gestion des crises successives sont en train de balayer tous ces principes, avec pour conséquence une distorsion de la politique agricole : d’un côté on demande aux producteurs d’être soucieux de l’environnement, de l’autre on nous oblige à parquer nos bêtes en intérieur. L’argument avancé par les « experts » étant qu’une fois enfermés, les volailles ne risquent plus d’attraper la grippe aviaire véhiculée par les oiseaux sauvages.

Nous ne remettons pas en question la possibilité de transmission du virus entre la faune sauvage et les volailles d’élevage. Le risque existe, et a toujours existé. Mais peut-on mettre toute la responsabilité des crises aviaires sur ces quelques cas recensés ? L’origine du problème n’est-il pas plutôt dans la propagation massive et rapide du virus dans et entre les élevages, favorisée par des fortes densités et de nombreux mouvement d’animaux ? 

Soyons honnêtes, nous ne supprimerons pas les virus, ils font partie du monde du vivant. Le risque de maladie existera toujours. Il est vain de donner espoir aux producteurs que nous parviendrons à éradiquer la grippe aviaire. Et quand bien même, un autre virus prendra sa place. Arrêtons de vouloir tout maîtriser, de vouloir supprimer tous les risques qui nous entourent. Mais apprenons à « vivre avec » en nous posant les bonnes questions.

Nous vivons la quatrième épidémie de grippe aviaire en six ans, avec un nombre de foyer et d’animaux abattus record. La claustration des animaux, annoncée comme LA solution, ne semble donc pas si efficace que cela.

Les anciennes générations n’avaient pas autant de problèmes sanitaires auparavant. Mais la densité des élevages n’était pas la même. Il y avait plus de diversité et les régions agricoles n’étaient pas aussi spécialisées qu’aujourd’hui. Les systèmes agricoles étaient plus autonomes et demandaient moins de transports et d’interventions de personnes extérieures.

Voilà peut-être un axe de travail intéressant pour « vivre avec » le virus de la grippe aviaire, et éviter ainsi les abattages massifs d’animaux, de même que les mauvaises conditions d’élevage. Limiter la densité des élevages et les transports d’animaux, développer les systèmes autonomes au sein des exploitations agricoles, gérer les crises sanitaires en faisant du « cas par cas », en fonction des risques de chaque ferme… 


Nous avons du pain sur la planche !

Il est vrai que tout cela demande une vraie remise en question des systèmes de production agricoles industrialisés qui ont proliféré ces dernières années. Pas sûr que tout le monde y soit enclin. Tous les modèles doivent exister, mais tous les modèles doivent être respectés. De notre côté, nous sommes convaincus que le plein air est l’avenir de l’élevage. Et nous aimerions qu’on nous laisse faire notre travail correctement.

 

Et vous, savez-vous que le consommateur a un énorme pouvoir au moment où il choisit ce qu’il achète ?

Si vous ne l’avez pas déjà fait, nous vous invitons à signer la pétition en ligne.

Et pour plus d’information, voici un communiqué de la Confédération Paysanne

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